MASSABIAU François

Instituteur

 

 
 

 

ADIEU…L’INSTIT !

Permettez-moi aujourd’hui d’être un brin nostalgique. Le 1er Mai 2006, alors que nous étions dans les rues en train de manifester contre la politique du patronat et du gouvernement . Un homme, François Massabiau, quittait la vie à l’âge de 88 ans (né le 26 Juin 1918). Ce n’est que récemment que j’ai appris cette disparition. Comme il a été quelqu’un qui a compté à un moment de l’enracinement de mon engagement, je voudrais lui rendre ici hommage. Il a été un de ces enseignants discrets qui, en faisant vivre leur idéal laïque, ont contribué à construire les bases de ce qu’on appelle aujourd’hui les centres aérés ou centres de loisirs.

Entendons-nous bien, il n’était nullement communiste, c’était tout simplement un instituteur qui aimait son métier. Enseignant à Saint Etienne – Estréchoux puis à Bessan, au sortir de la guerre il revint à Sète à l’école Paul Bert où il restera jusqu’à sa retraite en 1976. Il aimait sa ville et il « fouillait » dans les archives pour faire revivre des moments de son histoire. Quand parue une de ses études «les années 1870 et 1871 à CETTE », je m’intéressais à cette période avec un regard particulier sur le mouvement communaliste en Province. Je publiais, avec son encouragement, une brochure dactylographiée « 1869-1871 – une page de l’histoire républicaine de CETTE ». Pendant les années ou Y.Marchand s’en prenait vivement à la Bourse du Travail, il me déclara avec un petit pincement « républicain » qu’un de ses aïeuls, du côté maternel, avait participé à la construction du bâtiment.

Mais pour revenir en arrière, c’est vers 1963 que je fis sa connaissance. La toute jeune municipalité de Sète, présidée par Pierre Arraut, défrichait tous les terrains du domaine social et celui de l’éducation populaire. Un jour, on vînt demander aux lycéens de Joliot-Curie lesquels, parmi nous, seraient intéressés pour démarrer les patronages municipaux ? Avec quelques collègues nous nous portâmes volontaires. C’est ainsi que je fis la connaissance de François Massabiau, ceint dans sa blouse grise, et de sa « conserve » Roger Maillet, tous deux instituteurs de l’école Paul Bert. Ils accueillaient avec enthousiasme, dans les murs de l’école, les Patronages Laïques Municipaux du Jeudi. Que de matchs de foot passionnés dans la « carrière du moto-cross » à l’abri du Sémaphore (aujourd’hui « comblée » par des immeubles). Les séances de cinéma dans l’atelier de l’école, etc…furent des instants de formation inoubliables. Cette prise de contact me dirigea par la suite aux séances du Ciné-Club qu’animaient Anselme ROUMIEU et Michel RIDEAU dans les locaux de la « Salle Arago » rue de la Douane.

Ce n’est que quelques années plus tard que je retrouvais F.MASSABIAU sur les « chemins de l’histoire locale » comme je l’ai évoqué plus haut. Sa préoccupation était l’évènement local, soit celui lié à des dates marquantes mais aussi celui qui débusque des aspects inattendus du quotidien.

Il fut Président de la Société d’Etudes Historiques et Scientifiques de Sète et sa Région en 1974 – 1975 et membre actif de cette société. Il collabora à la parution des Bulletins ( de 1973 à la dernière parution en 2003) par ses articles aux thèmes éclectiques, allant «  du Couvent des Picpus » aux « bataillons scolaires » en passant par « la petite histoire du Théâtre de la Grand’Rue » etc…alors, adieu l’instit !

Jacques BLIN

  

Ses publications dans la revue de la Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa Régio

1973

Quelques aspects de la vie Cettoise vers 1845

1974-75

            Les années 1870-1871 à Cette                                                                            

1976-77

Le couvent des Picpus, couvent d’hommes installé à Cette avant la révolution

1980

Les troubles politiques de 1830-1834 à Sète

1983       

Les bataillons scolaires

1986

La Ville de Cette, marraine de Longuyon – ville héroïque (Guerre 14-18)

1991

Petite histoire du Théâtre de la Grand’Rue (1846-1926)

1995

            Un printemps tragique : Sète à l’état de siège d’avril à juin 1902
            Un maire de Sète oublié, Etienne Antoine Artaud, nommé le 22 Mai 1815
            Le tour de France cycliste créé en 1903 passe pour la première fois à Sète en 1928,  grâce à la construction de la route de Sète à Agde

2000

Une grande et ancienne famille sétoise : «la famille Vivarez »

            Processions et cérémonies religieuses à Sète sous la restauration

2003

Visite à Cette des derniers Bourbons de France (en collaboration avec C.LOPEZ)

            Les ermites de Saint-Clair au XVIIème et XVIIIème siècle.

 

Il collabora également à « l’Histoire de Sète » parue aux éditions Privat – à l’ouvrage collectif « les rues de Sète » et au dictionnaire des biographies héraultaises.