Biographie de Gaston ESCARGUEL
(Biographie établie par Jacques BLIN dans le Dictionnaire du Mouvement Ouvrier Cettois puis Sétois - 1789-1950)

Né le 15 novembre 1903 à Belvianes et Cavirac (Aude) – Décédé à Montpellier le 22 avril 1973. Avocat –

Dès 1923, alors qu’il était étudiant et n’avait que 20 ans, G. Escarguel était trésorier de la Section Socialiste SFIO de  Cette et Secrétaire adjoint de la Ligue  des Droits de l’Homme de l’Hérault. Il écrivait alors régulièrement dans « Le Languedoc Socialiste », hebdomadaire dirigé par le Député socialiste Jean Félix. Il fut délégué au XXIème Congrès National du Parti Socialiste tenu à Marseille en février 1924, et en mai 1924, il devenait délégué fédéral à la propagande. De l’automne 1924 au mois d’août 1926, il disparut de la vie politique héraultaise en raison de ses obligations militaires ou professionnelles.

En mai 1927, avocat à la Cour d’Appel, il fut délégué au Congrès National du parti Socialiste à Lyon. Depuis le début de son activité politique, il était très proche des députés Jean Félix et Edouard Barthe et, comme eux, appartenaient à l’aile droite du Parti favorable à la participation ministérielle aux côtés de radicaux. En 1930, il était à nouveau le propagandiste de la Fédération Socialiste et présidait les Jeunesses Laïques et Républicaines (JLR) de Sète. Le 15 mars 1931, au cours d’une élection partielle, suite au décès d’Honoré Euzet, il fut élu conseiller municipal et, le 22 mars, maire de Sète bien que les conseillers socialistes fussent en minorité. Le 13 décembre de la même année à la suite du décès du conseiller général socialiste de Sète, il était élu conseiller général ; il fut réélu en 1934. Il fut secrétaire du Conseil Général de 1932 à 1934. Durant cette période, il fut délégué à deux Congrès nationaux du Parti Socialiste : celui d’Avignon en avril 1933 et celui de Paris en juillet. Il était alors membre du Conseil Fédéral du Parti Socialiste élu ou réélu en 1933, en 1934 et encore en février 1935. Durant ces années s’approfondissait dans l’Hérault la scission néo-socialiste dans laquelle entraient les députés E. Barthe et J. Félix. G. Escarguel demeurait pourtant au sein de la SFIO où il se situait à l’extrême droite, en désaccord avec les directions nationales et départementales du Parti. En fait il agissait depuis plusieurs années en franc-tireur : en novembre 1932, déjà, le Congrès Fédéral des Jeunesses Socialistes de l’Hérault avait voté contre lui un blâme public pour avoir refusé la venue à Sète des propagandistes des Jeunes Socialistes afin de ne pas gêner l’activité des JLR. Le 11 décembre 1934, la section socialiste de Sète, sous son influence, prenait publiquement position contre le Pacte d’Unité d’Action Socialiste-Communiste, lorsque se produisirent les élections municipales de mai 1935, G. Escarguel était pratiquement en état de rupture avec le Parti Socialiste. La liste qu’il conduisait, très hostile à l’alliance avec le PCF, fut combattue au second tour par ce dernier et ce fut une liste radicale qui l’emporta. G. Escarguel passa alors au PSDF (Le Parti socialiste de France était né en 1933 d'une scission de franges réformistes de la SFIO exclues par le Congrès du 5 novembre 1933). En 1937, à la suite de la mort du Député Socialiste de la circonscription, Lucien Salette, G. Escargue fut candidat USR (Union Socialiste Républicaine), mais il fut battu par le candidat socialiste SFIO Jules Moch.

Pendant la guerre, il fut dispensé d’affectation au front, car veuf avec deux enfants à charge. Mais engagé volontaire en 1939, il fait la guerre aux côtés du Général de Lattre ; Suspendu de ses fonctions de Conseiller Général par le Gouvernement de Vichy, il entre dans la Résistance avec la carte de FFI. Officier de la Légion d’Honneur, Croix de la Résistance. Par ailleurs il a défendu, en tant qu’avocat,  plusieurs résistants. Après la guerre, il fut candidat socialiste indépendant aux élections cantonales de septembre 1945 et fut battu par le maire communiste Pierre Arraut. Elu au conseil municipal de Sète, il devint maire de la Ville le 25 octobre 1947, élu par une coalition socialiste allant de la SFIO au RPF. Il fut réélu en 1953.et battu en 1959, ainsi qu’en 1965. Sous la IVème République, il appartint à l’UDSR (Union Démocratique et Socialiste de la Résistance, à laquelle appartenait F. Mitterand. Cette formation ambitionnait de devenir la grande force travailliste du Gouvernement.). Candidat isolé au sénat, il ne regroupa que 70 voix sur les 1.019 suffrages exprimés. En 1956, aux élections législatives, il fut tête de liste de l’UDSR.

Depuis 1983, une rue de Sète porte son nom.

Source : Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier – Maîtron – 1914-1939 – Tome 27 – p. 64.
- « Les Rues de Sète » - Ouvrage collectif sous la direction d’Alain Degage – éditions Mairie de Sète – 1988 – p. 27